...je suis tombée dedans

Un après-midi de septembre, nous étions à la chasse d'une maison. Celle que nous avons vue la première, c'est celle qui accueille le passant avec quatre gueules ouvertes sur des crocs adoucis par la Renaissance qui enveloppe toute la façade. Des fenêtres, on voyait une bibliothèque et des livres, le rêve ! Mais cet indice signalait une vie et que la maison était habitée, et donc, pas à vendre. La promenade continue et parvenus au chemin de ronde, nous rencontrons des jardins par dessus les murs. L'un d'eux a des orties qui dépassent la tête des buis. Cette fois, derrière les buis, on aperçoit une façade délaissée avec des volets disjoints. Les méchants barreaux de fer ne sont pas un obstacle pour une visite. Le plus étroit de nous deux saute dans un atelier d'un autre âge, où les araignées tissent et font tout l'ouvrage ! Mais arrivés dans le long couloir, l'évidence saute aux yeux : cette maison assez sommaire ne fait qu'une avec celle de la belle Renaissance et ses lions mordants ! Commence alors une découverte merveilleuse : la maison est habitée, mais le propriétaire ne doit pas venir très souvent ! Alors nous nous enhardissons. Dans la maison en façade, il y a des meubles, des tapis et surtout des lambris très jolis qui habillent les murs, des portes très belles, des cheminées un peu affalées mais, sans conteste, tout un " patrimoine "  ! Et qui aurait besoin d'un coup de neuf, d'une famille pour le soigner. Nous avions envie de réveiller cette belle endormie de la Renaissance, et nous l'avons fait. Depuis, et ce n'est pas un épilogue car, il faut être raisonnable, on ne rêve pas, il y a de l'ouvrage !!! Donc comme l'histoire ne prendra jamais fin, nous y travaillons avec faim !!! C'est dans ce but de restaurer cette maison que nous avons contacté les Louste qui restauraient le refuge de l'abbaye d'Orval. Comme leurs travaux avaient une guerre d'avance, ils devaient s'y connaître en devis et corps de métier. Et quand quelques années plus tard, il s'est avéré nécessaire de passer à une vitesse supérieure pour protéger le patrimoine de Marville en créant l'association " Marville terres Communes ", nous avons sauté, quatre pieds joints dedans !