Retour

Martine Abel

Martine Abel

 

...comment je suis tombée dedans

...ou plutôt comment on m'a poussée dedans. Au commencement de cette aventure : une canicule et une rencontre décisive. Nous sommes en 2003 en scooter, nous sillonnons les campagnes, à la recherche de fraîcheur. Les Vosges nous attireraient volontiers ; rien en vue. Puis, une rencontre de boulot ; ma collègue directe est Catherine. Elle me parle avec chaleur de Marville. Nous connaissons déjà ce village. A l'époque, loin de moi et de nous l'idée d'y acheter une maison ! Mais un concours de circonstances. Des invitations chaleureuses, dans des lieux magiques, hors du temps. Une déconnection totale. Ce dont nous avions un grand besoin ! Catherine me téléphone et m'informe, mine de rien, que deux maisons sont à vendre. Nous sommes le 14 Mai, veille de l'anniversaire de Nicolas. " Surtout, n'en parle pas à mon mari ! " lui dis-je. Et pourtant, c'est bien moi qui lui en ai parlé le soir même. Après tout, cela nous fera un but de ballade, cela n'engage à rien et je suis curieuse. C'était sans compter avec l'attrait et le goût de Nicolas pour les vieilles pierres. La vision de la cave du XVè siècle a fait le reste. Beau cadeau d'anniversaire, en vérité. Car, devant l'ampleur des travaux, j'ai tenté, pendant six mois, de résister : c'était de la pure folie ! Trop vieux pour entreprendre un tel chantier. Pour me rassurer, Nicolas me dit " dans trois ans, c'est fini " Chaque soir, je faisais deux colonnes : le pour, le contre et nous en discutions. J'ai perdu. Je venais juste de perdre ma mère, j'avais vendu- à contre cœur- notre maison sur le Bassin d'Arcachon. Je rêvais encore d'y retourner un jour, d'y acheter une petite maison. Les premières années à Marville ont été très difficiles pour moi. Je remercie au passage, tous ceux qui m'ont ouvert leur jardin , de m'avoir permis de rêver, de lire et d'écrire et d'avoir ainsi adouci mes séjours. J'ai perdu au jeu " des deux colonnes " mais avec le temps, j'ai gagné des amitiés diverses, toutes enrichissantes et des moments inestimables de l'Aventure humaine. Et, après tout, je l'ai bien cherché -même inconsciemment- " cette galère ". N'avais-je pas offert au Noël précédent une caisse à outils à Nicolas ? Présage ? Intuition ?

Haut de la page